Gabrielle Chanel est née en 1883 à Saumur. Sa mère meurt lorsqu’elle n’a que 12 ans, et elle est alors conduite à l’orphelinat. C’est en 1910 qu’elle ouvre sa première boutique, suivie rapidement de deux autres. En 1917, elle se coupe les cheveux, l’année d’après elle porte un pantalon. Si elle est audacieuse, elle est également anticonformiste et libre. Ses collections et ses parfums seront toujours à cette image. Elle a révolutionné le monde de la mode d’une façon impressionnante et irréversible. Son premier parfum, « N° 5 », sorti en 1921, est un véritable mythe.
N°5, la naissance d’une légende
C’est en 1921 que Coco demanda à Ernest Beaux, parfumeur d’origine russe, de lui créer un « parfum de femme, à odeur de femme ». À cette époque, la mode des parfums était plutôt aux soliflores. Cependant, Coco affirma « Je ne veux pas de muguet, pas de rose… Je veux un parfum composé ». Ernest Beaux lui présenta des essais numérotés en deux séries, de 1 à 5 et de 20 à 24. Coco Chanel choisit alors l’essai N°5.
Dans cet essai, le nez avait mélangé pour la première fois des molécules synthétiques, les aldéhydes, à des brassées de rose de mai et de jasmin de Grasse. Le rendu était pour le moins indéfinissable. C’était la première fois qu’un parfumeur osait s’écarter de la senteur d’une seule fleur. Il manquait cependant un nom à ce merveilleux parfum, et Gabrielle Chanel choisit de lui donner le N°5, parce que c’était le 5e essai. Par ailleurs, elle était très attachée à la symbolique du numéro, et décida de sortir ce parfum un 5 mai, qui correspondait également à son jour de naissance. À ce sujet, elle insista « Je sors ma collection le 5 mai, cinquième mois de l’année, laissons-lui le numéro qu’il porte, et ce numéro 5 lui portera chance »… L’éternel féminin était lancé.
Les notes florales sensuelles de N°5
C’est donc Ernest Beaux qui est à l’origine du parfum le plus vendu au monde. Selon Jacques Polge, un des nez de la maison Chanel, « ° 5 est un jus qui offre un parfait équilibre entre une présence et un mystère. « N°5 » s’envole sur des notes hespéridées (citron, bergamote) et des notes aldéhydées. Le fond est ultra floral et donc ultra féminin, car il est composé de rose, de jasmin, de néroli, d’iris, de ylang-ylang et de muguet.
Le fond se veut on ne peut plus sensuel, grâce à la présence de vanille, de bois de santal, de muscs blancs, de vétiver et de mousse de chêne. Le flacon est sobre, de forme carrée, et arbore un style épuré qui le rend ultra élégant. Dénudé de tout artifice, il a été conçu dans des proportions parfaites. Enfin, le flacon est surmonté d’un cabochon taillé tel un diamant.
Reconnue comme une icône du XXe siècle, « N°5 » a rejoint en 1959, la collection permanente du musée d’Art Moderne de New York. Plus qu’une légende, « N°5 » est un véritable art de vivre. S’il ne devait rester qu’un parfum au monde, ce serait sans conteste, « N°5 de Chanel ».