En 1888, une des plus grandes maisons parisiennes faisait son apparition. Lalique est avant tout un bijoutier à la renommée internationale. Toutefois, il s’est peu à peu diversifié jusqu’à nous délivrer des fragrances à la qualité exceptionnelle.
Toujours soucieuse de transmettre des objets prestigieux, la maison Lalique nous livre alors une collection de six essences contenues dans des flacons respectant les codes les plus stricts de la joaillerie. Ces derniers prennent alors une forme très art-déco offrant des courbes sculpturales. Leur nom y est apposé dans une sérigraphie noire imprimée en or à chaud. Qui plus est, leur cabochon prend la forme d’une topaze et le tout surprend par sa grandeur (22,5cm de hauteur). En plus d’avoir un magnifique design, chacun de ses flacons se voit apposée une date. En fait, chaque fragrance est conçue pour évoquer une étape clé de la vie de Lalique. La gamme Noir Premier en devient alors bien plus qu’un simple assortiment de fragrances. Il s’agit plutôt d’une frise chronologique olfactive de l’une des plus prestigieuses maisons françaises.
« L’Or Intemporel », la création de la marque Lalique (1988)
Toute l’histoire de la maison Lalique démarre en 1888. René Lalique est alors un créateur de bijoux qui deviendra, en quelques années, l’un des joailliers les plus reconnus du style Art Nouveau. L’ambition de ce premier parfum de la gamme Noir Premier est alors de symboliser tout le prestige de la maison. Pour ce faire, c’est l’or, métal précieux par excellence qui est alors mis à l’honneur. En effet, Lalique demeure le symbole ultime du luxe à la française et il n’en fallait pas moins pour symboliser toute la renommée de la maison. Par ailleurs, ce matériau fait aussi référence au poinçon d’or déposé sur les créations issues de l’atelier de Renée Lalique depuis sa création. Il restait alors à trouver une manière de retranscrire l’odeur du luxe et de l’or. S’inspirant du patrimoine riche de la maison, l’Or Intemporel a choisi de s’articuler autour du tabac et du café pour en devenir une essence des plus addictives. Ainsi, elle en devient presque aussi fascinante que de l’or. Elle joue en l’occurrence sur un contraste chaud froid ; chaud comme la couleur ensoleillée dorée et froid comme la sensation que dégage le métal. Le cœur de la fragrance ne manque surtout pas de caractère et l’on y retrouve du poivre noir, du patchouli et de la muscade. Toutefois, il est aussi teinté de tons plus doux comme celui de la vanille.
Lalique, une beauté aussi resplendissante que celle d’une « Fleur Universelle » (1900)
Le début des années 1900 symbolise un élan de nouveauté en France. En effet, à cette heure, tout le monde est en émoi face à l’Exposition Universelle et les élans créatifs ne cessent de surprendre. Qui plus est, René Lalique est au sommet de sa carrière de bijoutier. Pourtant, c’est bel et bien en 1900 qui choisira de diversifier son activité. Il se lancera alors en verrerie et sera en recherche constante d’innovations. Ses procédés de fabrication lui vaudront alors de déposer plusieurs brevets notamment pour protéger sa célèbre pâte de contraste entre finitions satinées et repolies. Ainsi, l’art de Lalique deviendra universel et reconnu dans le monde entier. Cette fragrance de la gamme Noir Premier a donc pour vocation de symboliser l’intemporalité des créations Lalique. Telle une Fleur Universelle, une œuvre de la maison est appréciée de tous et fait éclore des pétales qui ne faneront jamais. Fleur Universelle est donc une fragrance en quête d’une beauté qui transcende le temps. Elle puise une chaleur vibrante dans l’immortelle et nous saisit dès les premiers instants. Cette essence évoque le sable chaud. On y sent alors comme une odeur de rhum qui s’associe à la myrrhe, à la cannelle et au patchouli.
Les « Terres Aromatiques » de François Coty (1905)
1905 est une année décisive dans le milieu de la parfumerie. Par ailleurs, elle est également celle d’une très belle rencontre. En effet, c’est cette année là René Lalique va rencontrer un autre de ses camarades visionnaire. En l’occurrence, il s’agit de François Coty. Les deux hommes vont alors se lancer un défi ; celui de rendre la parfumerie accessible au plus grand nombre. En fait, à cette époque, les flacons étaient fabriqués en éditions limitées et le parfum se transvasait d’une fiole vers un unique flacon servant à toute la famille. François Coty va donc imaginer un écrin à grande échelle et va alors s’associer à René Lalique pour ce projet fou. 1905 marque donc le début de la parfumerie telle que nous la connaissons actuellement. Aussi, il fallait un moyen olfactif de rendre hommage à François Coty. Comme ce dernier est originaire de Corse, c’est tout naturellement que le parfum Terres Aromatiques a adopté des senteurs très méditerranéennes. De plus, la petite fille de René Lalique aimait par-dessus tout la Provence et il faut bien reconnaitre que ce parfum sent bon la Garigue. Qui plus est, son élément principal n’est autre que du thym. Il est alors associé à de l’ananas, du citron, du lavandin et de la fève tonka pour nous livrer un mélange particulièrement ensoleillé.
« Rose Royale », une éclosion au cœur de Paris (1935)
En 1935, la maison Lalique a envie de changement et de renouveau. En effet, en tant que grand bijoutier, René Lalique c’était installé Place Vendôme à Paris, célèbre pour ses joailleries très prestigieuses. Aussi, en 1935, le créateur décide de voguer vers de nouveaux horizons tout en restant dans la capitale française chère à son cœur. Il va donc déménager au 11, rue Royale, à mi-chemin entre la place de la Concorde et la Madeleine. Ce changement fut emblématique pour la marque puisque Lalique ne quittera plus jamais cette célèbre artère de Paris. Rose Royale symbolise alors l’éclosion d’une délicate boutique vendant du cristal et de la pureté au cœur de la grisaille de la ville. Ce lieu vivant est un symbole du passé tout en étant résolument tourné vers l’avenir. Sa beauté en est intemporelle et il n’y avait aucune fleur plus noble que la rose pour symboliser cette idée. Aussi, vous l’aurez compris, toute l’âme de ce parfum s’articule autour de la rose. Celle-ci revêt un cœur poudré et fuité et s’accompagne alors d’autres ingrédients comme de la pêche, de l’abricot, de l’osmanthus, du bois de cachemire et des muscs blancs.
Marie-Claude Lalique, une nouvelle inspiration, un « Fruits du Mouvement » (1977)
Après le décès de René Lalique en 1945, son fils Marc reconstruit et modernise l’usine ravagée pendant la guerre. Avec lui commence l’ère du cristal chez Lalique. Puis, après la mort de Marc en 1977, sa fille Marie-Claude Lalique, troisième génération des artistes de la famille, deviendra la directrice de création de la Maison. Elle sera d’ailleurs la seule femme à occuper ce poste prestigieux et fera alors souffler en vent de nouveauté au cœur de la marque. Elle actualisera aussi les modèles, notamment par la création d’une gamme de couleurs vives. Aussi, Fruits du Mouvement se devait de souligner cet élan de nouveauté au cœur de l’histoire de la marque. Il symbolise notamment l’amour de Marie-Claude Lalique pour les couleurs chatoyantes, associées à l’éclat du cristal transparent et donnant à ses œuvres une somptueuse vivacité. Construite autour du pruneau, la fragrance est alors très douce et sensuelle, comme révélatrice d’une part de féminité. De plus, Fruit du Mouvement contient également du poivre noir, de la mandarine et du jasmin. Enfin, elle finit par un fond plus oriental d’ambre et de bois de santal.
« L’Elégance Animale » de la panthère Zeila (1989)
Enfin, notre gamme de luxueux parfums se clos sur l’une des créations les plus célèbre de Marie-Claude Lalique. En l’occurrence, cette dernière est connue pour retranscrire à la perfection le mouvement dans ses créations. D’ailleurs, dans les années 60, elle c’était acheté une colombe afin d’en étudier les déplacements et en vue de retranscrire un extrême réalisme dans ses œuvres. Qui plus est, la famille Lalique a toujours puisé son inspiration dans la faune et la flore. D’ailleurs, René Lalique avait offert une ménagerie en cristal à sa petite fille étant jeune. Celle-ci a donc toujours baigné dans cette tradition et a veillé à la conserver au fil de ses créations. Ainsi, en 1989, elle imagina une panthère de cristal, figée en plein bond. Admirablement réalisée, celle-ci suscita un véritable engouement et devint une œuvre majeure de la fabrique Lalique. Aussi, L’Elégance Animale retranscrit toute la puissance du félin et délivre une senteur cuirée de ses notes de tête jusque dans les profondeurs de son sillage. Celui-ci se mélange alors au safran, à la pêche, à la rose, au baume gurjum et au bois de santal et nous délivre une composition parfaitement architecturée.